Astuces : Echapper à l’amour dans la fiction

DIALOGUE

Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver ! Youhou ! On est le 1er décembre, c’est bientôt Noël !

J’adore Noël !

Viens, on regarde Maman j’ai raté l’avion pour fêter ça !

Ah non ! L’épisode de Noël de Sense8 ?

TU RIGOLES OU QUOI ?

Mais je le connais par cœur, je te dirais quand fermer les y…

Pas question !

Tu était moins chiante quand tu était autochori et que tu regardais du por…

Bref. Le Père Noël est une ordure ?

C’est mort.

Bon, puisque Noël est vraiment LE super moment pour se plonger dans les fictions avec joie, bonheur, chocolat chaud et couvertures, on va en profiter pour vous faire un petit article d’astuces pour éviter, autant que possible, les histoires d’amour débiles dans les fictions !

Et notre soirée films ?

T’avais qu’à dire oui pour Sense8. Mode bons conseils on !

Première astuce : Redécouvrez la littérature jeunesse

Bien sûr, je ne parle pas de littérature YA ici, mais vraiment de littérature jeunesse. Noël, c’est l’occasion pour les grands classiques, (re)plongez-vous dans des contes, dans Narnia, dans Alice au Pays des Merveilles… Si histoire d’amour il y a, ça se limitera à la petite phrase « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », autant dire pas grand-chose par rapport au volume de l’histoire. Ça vaut aussi pour tous les films qui les adaptent !

Et si on déteste les histoires gnangnan pleines de bonne morale voire de sexisme crasse ?

Évite Peter Pan si tu n’aimes pas le sexisme crasse, et préfère les contes du monde entier plutôt que les éternels Perrault/Grimm adaptés par Disney. Ça aide. Il y a aussi Mary Poppins dans le genre classique génial et pas sexiste.

Et si les histoires mièvres où les gentils gagnent à la fin et où on essaie de te convertir au christianisme, ça m’emmerde ?

La littérature jeunesse ne se limite pas à ces classiques ! Il y a plein d’histoires plus modernes et beaucoup moins moralisatrices qui sont très chouettes et toujours aussi super à lire même passé quinze ans. Je conseille notamment tous les livres de Roald Dahl, ceux de David Walliams et d’Alan Snow.

Deuxième astuce : Regardez du côté des histoires LGBT+

Euh, t’es sérieuse ? Y a pas plus cliché que le yaoi !

Alors, déjà c’est pas vrai. Ensuite, j’vous le dis : si un.e créateur.trice s’est creusé la cervelle pour trouver des personnages qui ne se résument pas à « héros blanc cis hétéro », il y a des chances pour qu’iel se soit AUSSI creusé la cervelle pour trouver une histoire qui ne se résume pas à « ils se foncent dessus bêtement dans la rue, se regardent stupidement, tombent amoureux, affrontent des obstacles débiles et finissent ensemble ».

Tu marques un point. Les histoires d’amour LGBT+ sont celles que je préfère, parce qu’on y trouve aussi des thématiques moins « romance » comme le coming-out ou la quête de son identité, qui sont vraiment intéressantes et rendent le tout bien moins gnangnan.

Et de façon générale, vous avez de fortes chances de trouver des relations plus originales que dans les histoires où tous les personnages sont hétéros. Et si vous cherchez bien…

Genre, très bien…

Vraiment vraiment très bien…

Peut-être même que vous trouverez un personnage ace ! On fera aussi un article sur le peu de personnages ace disponible, n’ayez crainte.

Ce qui nous amène à notre troisième astuce !

Troisième astuce : Cherchez la qualité et l’originalité

Je vous le demande : qui a besoin d’une histoire d’amour à la con pour remplir son histoire ? Les mauvais.es auteur.e.s ou scénaristes, bien sûr !

Tu exagères, ce n’est pas parce qu’il y a une histoire d’amour débile que l’auteur.e est forcément mauvais.e !

Non. Mais si vous cherchez une histoire d’amour originale (ou pas d’histoire d’amour du tout), vous avez plus de chances de la trouver dans un livre ou un film original.

Je pense notamment à La Passe-Miroir. Il y a une histoire d’amour, mais je dirais qu’elle prend en moyenne six phrases par tome. De plus de six cents pages. Même si j’ai trouvé la fin du tome 3 un peu décevante par rapport à ça, franchement, on y gagne au change.

Y a aussi tous les livres de Pierre Bottero qui sont très bien pour ça, peu d’histoires d’amour et toujours subtiles, ceux de Neil Gaiman également, zéro histoire d’amour dans Coraline et Nobody Owens, presque rien dans tous les autres que j’ai lus, et puis L’Assassin Royal

Oui L’Assassin Royal ! On a un personnage explicitement asexuel, et surtout, des relations très profondes et subtiles entre les personnages.

Y a quand même une histoire d’amour cucul la praline…

Certes, mais elle prend quand même très peu de place dans les 17 tomes, si je compte bien, de cette histoire. Et la relation la plus importante de toutes est tout à fait extraordinaire, loin des clichés ! Et mon personnage préféré…

On parlait d’astuces, là…

Fallait pas me lancer là-dessus !

Et pour les films, tu as quelque chose ?

Pour les films, vous pouvez aller voir du côté « Art et essai » ou « primé au festival de Cannes ». Il y a de fortes chances pour que vous y trouviez de relations plus subtiles et intéressantes qu’une bête histoire d’amour.

Mais ça peut aussi être des relations toxiques présentées comme plus ou moins positives, du coup.

Ben oui. Du coup.

Dans le genre, je vous conseille particulièrement les films de Nolan, notamment Interstellar et The Prestige, qui sont super…

Enfin si on aime la branlette intellectuelle…

Ne parle pas de Nolan comme ça !

Et en séries subtiles pour ce qui est des relations et sans trop d’amour partout on peut citer Penny Dreadful, Sense8 (attention il y a pas mal de scènes de sexe), Sherlock dans une certaine mesure. Et The Young Pope pour quelque chose d’un peu plus…

Branlette intellectuelle. J’ai rien pigé du tout.

Mais…

Quatrième astuce : Faire attention au genre et éviter les pièges

Il y a des genres plus susceptibles de contenir des histoires d’amour que d’autres. Ca peut être un bon moyen de faire le tri rapidement. Tout ce qui est littérature pour ados, littérature pour adultes dans le vrai monde (genre une quadragénaire qui cherche un sens à sa vie), ça risque de contenir du gnangnan. Dans tout ce qui est fantasy, science-fiction, dystopie, il y a de fortes chances pour que vous trouviez une historie d’amour pas très subtile, mais qui soit très secondaire dans l’intrigue, donc à vous de voir.

Si, d’après le résumé, il est question d’un super beau gosse tombeur (variante : ténébreux) et d’un meilleur ami d’enfance, fuyez tout de suite.

Si il y a un héros et une héroïne réunis par une amitié ou des circonstances, il y a 98% de chances qu’ils finissent ensemble. Après avoir hésité, du coup. Prudence !

A l’inverse, tout ce qui est « histoire d’amitié » explicitement catégorisé comme tel…

Comme la série Grace and Frankie !

Ou les histoires de famille, on y trouve généralement assez peu d’histoires d’amour. Par contre, méfiez-vous de tout ce qui est historique. Tantôt c’est sérieux, dans ce cas vous pouvez y aller, tantôt ça verse direct dans l’épique comme Vikings, dans ce cas je vous renvoie à ce qu’on a dit sur la fantasy, tantôt ça sert juste d’arrière-plan à une histoire d’amour.

Genre Outlander.

Moi j’aime bien, mais je pense que c’est ma limite.

Ca peut sembler évident, mais évitez tout ce qui est comédie. Même juste « comédie », pas « comédie romantique ». Parce que le « moteur », c’est toujours l’amour le plus débile.

Motivation du personnage de Bienvenue chez les Ch’tis ? Mentir à sa femme. Dans Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? ? Il n’est question que de mariage. Dans Un homme de taille ? HIHI JEAN DUJARDIN EST TOUT PETIT ET CA L’EMPÊCHE DE PECHO ! En plus, comme vous l’aurez peut-être vaguement remarqué, la plupart de ces comédies jouent sur les pires clichés discriminatoires, je vois même pas qui est-ce que ça peut encore faire rire.

Dis, pour quelqu’un qui déteste ça, tu as l’air d’en connaître un paquet…

J’y peux rien si ma mère n’est pas fichue de télécharger ses conneries elle-même !

Pour conclure : c’est possible de trouver de la fiction sans (trop) de romances (débiles). Il ne faut pas se leurrer, presque toute la fiction contient de l’amour, mais avec de la persévérance, on peut arriver à trier, à trouver des choses plus subtiles, moins omniprésences, moins écrasantes de modèles stupides…

Mais on est quand même loin d’avoir le cul sorti des ronces. Alors au boulot, humains ! Ecrivez-moi des histoires subtiles sans romances pourries ! C’est vous la prochaine génération, produisez du contenu de qualité et partagez celui que vous connaissez déjà !

La semaine prochaine, on vous fera une liste de contenus avec pas ou peu de romances, ou pas de romances clichées. On l’actualisera au fur et à mesure, n’hésitez pas à apporter des suggestions !

A plus mes fans !

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Qu’est-ce que tu fais ?

J’écris ma propre série télé !

Super ! C’est sur quoi ?

C’est l’histoire d’une fille blonde, grande, avec des robes longues et des super seins…

Toi, donc.

Ca va pas être de ton bonnet A que je parle, hein…

Hé ! C’est pas sympa !

Elle est asexuelle et elle pète la classe grave.

C’est vrai, ça nous manquait comme histoire.

N’est-ce pas !

Ce n’est pas comme si on écrivait déjà un blog dessus.

Hein ?

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